Tout savoir sur les cuissons avec un four haute température
- Cacace Mathilde
- 26 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 oct.

En céramique, la cuisson est l’étape décisive : c’est elle qui transforme une pièce fragile en argile séchée en un objet solide, durable et parfois imperméable. Avec un four haute température, de nouvelles possibilités s’ouvrent aux céramistes : résistance accrue, couleurs profondes, émaux plus variés. Mais comment ça marche exactement ? Quelles sont les étapes et les précautions à connaître ?
Qu’appelle-t-on “four haute température” ?
Un four haute température est un four de potier capable de monter au-delà de 1200°C.
Les cuissons classiques de faïence se situent autour de 980–1080°C.
Pour le grès ou la porcelaine, on atteint généralement 1250 à 1300°C.
Ces cuissons, plus exigeantes, permettent une vitrification complète de la terre et des émaux, garantissant robustesse et durabilité.
Les différentes étapes de cuisson
1. Le séchage (avant cuisson)
Avant toute cuisson, les pièces doivent être parfaitement sèches. L’humidité résiduelle peut provoquer des fissures, voire l’explosion d’une pièce dans le four.Astuce : laissez sécher vos pièces lentement, à l’abri des courants d’air, parfois plusieurs jours selon leur taille.
2. La cuisson biscuit (ou dégourdi)
Température : entre 900 et 1000°C.
Objectif : éliminer l’eau et rendre la pièce assez solide pour être émaillée sans se casser.
Résultat : une terre poreuse, claire, prête à recevoir l’émail.
3. La cuisson émail (haute température)
Température : entre 1200 et 1300°C, selon la terre et les recettes d’émail.
Objectif : vitrifier la terre et faire fondre l’émail pour former une couche de verre.
Résultat : une pièce résistante, imperméable, avec des couleurs révélées.
Ce que la haute température change vraiment
Résistance accrue : un bol en grès haute température résiste mieux aux chocs thermiques et mécaniques qu’une pièce en faïence.
Imperméabilité naturelle : même sans émail, certaines terres grésées deviennent presque étanches.
Palette d’émaux plus riche : les émaux de haute température offrent des effets plus subtils (nuances, profondeur, variations).
Écologie : les pièces en grès ou porcelaine sont plus durables, moins poreuses, donc plus adaptées à un usage alimentaire.
Les paramètres à surveiller
La vitesse de montée en température : trop rapide = risque de fissures ou bulles.
Le palier : maintenir une température quelques minutes/heures pour homogénéiser la cuisson.
La descente en température : cruciale pour éviter les chocs thermiques.
Beaucoup de céramistes utilisent des courbes de cuisson programmées : montée progressive, palier au point de quartz (573°C), puis poursuite vers la température finale.
Les précautions à prendre avec un four haute température
Bien caler les pièces : un émail qui coule peut souder la pièce à la plaque.
Émailler avec soin : à 1280°C, un excès d’émail peut faire de gros dégâts.
Séparer les cuissons : ne jamais mélanger biscuit et émail dans une même fournée.
Entretenir son four : vérifier les résistances, nettoyer les plaques, utiliser des plaques d’enfournement protégées avec du kaolin ou du wash.
Faut-il absolument un four haute température pour commencer ?
Pas forcément. Beaucoup de débutants commencent en faïence basse température (plus accessible et économique). Mais investir (ou avoir accès) à un four haute température ouvre des horizons plus larges :
Des pièces plus solides pour un usage quotidien (mugs, assiettes, plats).
Un rendu esthétique plus riche.
La possibilité d’explorer la porcelaine, le grès et des émaux plus complexes.
Alternative pour les amateurs : réaliser vos pièces à la maison, puis les confier à un atelier partagé ou à un céramiste équipé pour la cuisson haute température.
En conclusion
Le four haute température est l’outil qui donne toute sa noblesse à la céramique. Il demande de la patience, de la précision et de l’anticipation, mais il ouvre aussi un immense champ créatif. Que vous soyez débutant ou confirmé, comprendre les étapes de cuisson est une clé pour progresser et obtenir des pièces à la fois belles et durables.
Conseil bonus : tenez un carnet de cuissons avec vos courbes, vos essais d’émaux et vos résultats. C’est un outil précieux pour comprendre vos réussites comme vos ratés, et affiner votre pratique.
L'atelier Terracotta vous propose un service cuisson, à découvrir ici



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