Installer un four céramique à Lyon : 6 mois de galères, une larme de joie et quelques moutons volants
- Cacace Mathilde
- 11 juin
- 3 min de lecture
Créer son atelier de céramique, c’est souvent un rêve. Mais derrière le rêve, il y a… l’installation du four. Et ça, personne ne m’avait prévenue à quel point ça pouvait être long, coûteux, et chaotique.
Je vous raconte ici ma galère d'installation de four céramique à Lyon, avec ses imprévus, ses anecdotes absurdes et mes conseils, si vous êtes céramiste (débutant·e ou confirmé·e), en plein lancement de studio ou simplement curieux de ce que ça implique d’ouvrir un atelier.
Chapitre 1 : Le début de l’aventure (et de la naïveté)
Quand j’ai ouvert mon atelier de céramique dans le Vieux Lyon, le premier achat que j’ai fait, c’était un four. Un grand, un 220 litres, en triphasé. Je savais qu’il y aurait une installation électrique à faire, mais je pensais naïvement que tout ça se ferait en quelques semaines.
Spoiler : il m’a fallu six mois pour brancher ce four. Oui, six.
Chapitre 2 : Le parcours du combattant avec Enedis
Dès réception du four en septembre, je contacte les fournisseurs d’énergie pour mettre en place une installation en triphasé. Je suis renvoyée de conseillers à conseillers Enedis, et là commence le jeu des rendez-vous espacés de 3 semaines.
Premier passage d’un technicien : il constate qu’il manque de la place pour un compteur triphasé, donc… il repart sans rien faire. Prochain rendez-vous ? Trois semaines plus tard. Et ainsi de suite.
Chaque visite amenait son lot d’imprévus. Et mon four restait là, immense, inutilisable, pendant que les résidentes de l’atelier attendaient leurs cuissons. La pression montait. Je ne dormais plus. Vraiment.
Chapitre 3 : Changer de stratégie (et perdre plus de 1000€)
En janvier, à bout de nerfs, je décide de changer de four et de passer au monophasé, supposément plus simple.
Problème : j’ai un four triphasé flambant neuf. Je contacte Ceradel, mon fournisseur, pour voir s’ils accepteraient un échange. Et, miracle, ils disent oui. Je troque donc mon 220L triphasé contre un 160L monophasé Nabertherm. Avec une perte sèche de 1000€, mais à ce stade, je me dis : tant pis, je veux que ça chauffe.
Chapitre 4 : Livraison à rallonge
Le nouveau four est commandé, mais surprise : rupture de stock. Il vient d’Allemagne, il y a des retards.
Les 4 semaines d’attente deviennent 6, puis 8. Encore.
Mais je me dis : c’est du monophasé, pas besoin de gros travaux, ça va aller vite maintenant. HA HA.
Étape 5 : Surprise, pas de câble
Le four arrive enfin. Et là, je découvre qu’il n’est pas livré avec son câble. C’est devenu la norme, apparemment. Il faut faire appel à un électricien pour tout brancher.
Et là commence une autre galère : trouver un électricien à Lyon pour un “petit” chantier. J’appelle une dizaine de pros, peu de réponses. Finalement, j’en trouve un qui accepte de venir rapidement.
Devis ? Plus de 1000€ encore. Pourquoi ? Parce que le tableau électrique est au sous-sol et l’atelier au rez-de-chaussée, donc il faut percer, tirer les câbles, sécuriser le tout…
Chapitre 6 : Le mouton dans le nez
L’électricien commence les travaux. On rigole à l’atelier en disant : “Faut pas qu’il se casse une jambe, hein, on ne sait jamais…”
Et là, un mouton en céramique tombe d’une étagère. En plein sur son nez. Du sang, de l’inquiétude, deux heures de pause.
Mais il finit le chantier. Et là, moment de grâce : l’écran du four s’allume.Je vous jure, j’ai presque pleuré.
Bilan : Ce que j’ai appris
Si tu veux installer un four dans ton atelier de céramique à Lyon ou ailleurs, voici mes conseils :
Anticipe tout : les raccordements, les délais, les fournisseurs.
Ne commande pas ton four tant que l’installation électrique n’est pas prête.
Prévois un budget large : il y a toujours des imprévus.
Le monophasé, c’est plus simple, mais pas plug & play non plus.
Entoure-toi de pros fiables, et garde leur contact précieusement.
Aujourd’hui : l’atelier tourne
Aujourd’hui, à l’atelier, le four tourne. Les cuissons s’enchaînent, les résidents sont heureux, les cours de tournage et de modelage ont lieu chaque semaine. On accueille les céramistes de Lyon en pratique libre, en résidence, ou en stage.
Ce n’était pas simple, mais ça en valait la peine. Et si tu veux éviter certaines galères, passe me voir, je te raconterai tout ça avec un café et, promis, sans mouton dans le nez.
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